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3 avril 2008

230 pages sur un "non problème"

 

sectepanneau

Le décret qui a institué la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) fait obligation à son Président de présenter chaque année un rapport au Premier ministre. Celui de l’année 2007 vient de sortir et est disponible sur le site de la Miviludes ( http://www.miviludes.gouv.fr ).

Comme un con à particules m’avait passablement énervée ce matin, je me suis octroyée une pause pour aller jeter un coup d’œil sur ce fameux rapport (je vais lire des trucs sur les sectes pour me détendre, c’est dire si ledit con m'avait stressée ! !). Bref, c’est toujours intéressant de prendre les infos à la source. Voici donc quelques extraits choisis, seulement " quelques " car la chose fait près de 230 pages, et il a fallu que je retourne m'occuper du problème du con...

" Les prédispositions à la mise sous emprise sont d’ordre professionnel ou social. faut d’abord rappeler que l’emprise diminue fortement la conscience de l’être et que les adeptes sont souvent dans le déni de leur situation. Dans les prédispositions individuelles, on peut noter un très grand désir de progrès personnel et de perfectionnement, une propension à faire confiance, et un désir de suivre quiconque semble représenter une voie de sortie du doute et de la culpabilité en simplifiant la marche à suivre. Au plan des déterminismes sociaux, l’emprise répond à un déficit généralisé des modèles de type paternel exigeants et unificateurs ".

Les fausses promesses portées par un groupe ou un homme charismatiques constituent l’amorce de la première des trois phases de l’emprise mentale: la phase de séduction, suivie de celle de la destruction de la personnalité et de la reconstruction de nouveaux repères.

" L’adepte doit oublier ce qui faisait jusque-là ses références éthiques, sa trame de lecture du monde pour se plier à la lecture qu’en fait le gourou ".

Rapelons comme ça au passage que l’une des techniques classiques employées pour anesthésier l’esprit critique du futur adepte est la création d’un état de fatigue chronique , notamment en l’obligeant à de longues journées de travail… (conférence, démarchage à domicile ou sur la voie publique, long temps de méditation, de formation à la doctrine du groupe etc) (" Travaillez plus pour…. " hum hum)… Bref…

Rappelons également que Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa (Beh oui faut assumer !) n’était pas tout à fait certain… que la Scientologie était une secte :

L’arrêt de la cour d’appel de Lyon du 27 juillet 1997 a mis en avant :

" Les techniques de la Scientologie constituées par l’audition, l’audition avec électromètre et les cures de purification ont été vivement discutées par le docteur Abgrall, expert commis par le magistrat instructeur. Selon lui, l’audition se présentant comme un banal entretien entre l’auditeur et " l’audité ", en quelque sorte l’élève, constituerait un instrument de domination sur les personnes malléables ou trop confiantes susceptible d’entraîner au mieux des troubles affectifs et des crises émotionnelles et au pire des troubles hallucinatoires ou des délires pouvant entraîner la mort par suicide. L’audition avec électromètre," appareil électrique ayant pour objet de mesurer les variations de l’état mental du sujet par les modifications importantes de la résistance électrique ", s’inscrirait dans le cadre d’une thérapie de conditionnement répressive, très éloignée de la quête de liberté ayant servi à séduire l’intéressé. La cure de purification présentée comme visant à l’amélioration spirituelle et physique des personnes, par le biais de séances de sauna, d’efforts physiques, notamment la course à pied, de régime alimentaire et de prises de vitamines, constituerait un amalgame d’affirmations gratuites et d’hypothèses fantaisistes et serait très efficace dans le cadre d’une manipulation mentale pouvant devenir létale par ses effets toxiques directs ou indirects, en créant chez le sujet une susceptibilité particulière le rendant apte à déclencher une pathologie psychiatrique avec conduites dangereuses ou suicidaires. En définitive, après étude des écrits scientologiques, analyse des dossiers d’adeptes et examen des pratiquants, le docteur Abgrall concluait que la Scientologie était " une secte " utilisant des techniques médicales et paramédicales essentiellement psychiatriques afin de provoquer l’endoctrinement, la manipulation mentale et la soumission des sujets psychologiquement fragiles ou immatures pouvant entraîner la folie ou la mort. Selon lui, l’argument religieux servirait de couverture à la recherche de profits économiques, les différents services proposés par la Scientologie étant facturés fort cher. Dans cette logique, l’expert pouvait conclure que le suicide de P. V. était en relation directe et certaine avec l’application des protocoles d’audition auxquels il avait été soumis. Ces techniques de conditionnement, accompagnées de prises de vitamines avaient en effet conduit le sujet à un état d’affaiblissement physique et mental, aggravé par diverses pressions et l’avaient enfermé dans un dilemme constitué par l’obligation de choisir soit la poursuite d’un parcours scientologique coûteux soit le respect des engagements familiaux, dont il n’avait pu sortir que par le suicide. "

Les experts psychologues concluaient que la patiente, présentant une structure psychologique de type névrotique, avait été soumise à une manipulation dans un but d’aliénation, manoeuvre constituant l’antithèse d’une psychothérapie.

Pour finir, quelques petites phrases que j’ai retenu parmi d’anciennes lectures qui illustrent certains mécanismes psychologiques permettant au piège de se refermer :

" Plus on s’oppose à un adepte et plus on renforce son adhésion au groupe " : les adeptes ont la certitude d’avoir une mission rédemptrice à accomplir mais, leur dit-on, la société a des résistances, des habitudes, des intérêts, on ne vous croiera pas, on vous persécutera. C’est ici la preuve que vous êtes dans la vérité.

" Plus l’adepte a souffert, plus il est près à souffrir davantage " : on promet le bonheur, la liberté, l’épanouissement etc à chaque étape, si bien que l’adepte se dit à chaque fois que ce serait trop bête d’avoir souffert ce qu’il a déjà souffert pour renoncer maintenant. Il ne veut pas perdre son " investissement " en quelques sortes…

" Les sectes utilisent des techniques " psy " quelque fois de manière remarquable. Mais le danger réside dans l’objectif de la secte " : une psychothérapie cherche à vous autonomiser alors que la secte cherchera à vous enfermer et à vous rendre dépendant.

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Commentaires
T
@ Rébus: une hallucination auditive collective sans doute ....<br /> <br /> Salut Hypos, quoi c'est le "widget femmes engagées" ??<br /> <br /> @Resistance: c'est clair que ça en utilise bien des techniques...
R
" Les prédispositions à la mise sous emprise sont d’ordre professionnel ou social. faut d’abord rappeler que l’emprise diminue fortement la conscience de l’être et que les adeptes sont souvent dans le déni de leur situation. Dans les prédispositions individuelles, on peut noter un très grand désir de progrès personnel et de perfectionnement, une propension à faire confiance, et un désir de suivre quiconque semble représenter une voie de sortie du doute et de la culpabilité en simplifiant la marche à suivre. Au plan des déterminismes sociaux, l’emprise répond à un déficit généralisé des modèles de type paternel exigeants et unificateurs ".<br /> <br /> C'est aussi ça le Sarkozysme, une secte !
S
Merci pour le commentaire sur mon blog...<br /> Bien à toi.<br /> <br /> Samie Louve.
H
ça décoiffe ici :))<br /> Dis moi, est ce que tu serais d'accord pour rejoindre notre "widget femmes engagées" ? <br /> ( à voir sur le blog de cib ou le mien entre autres..)
R
Les sectes ne sont pas un problême comme dirait Emmanuelle Mignon, juste avant de dire qu'elle ne l'a jamis dit
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