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1 avril 2008

Sans débat

C’était le 26 avril 2007, dans le cadre de l’émission "A vous de juger", sur France 2, au cours de la campagne présidentielle: Nicolas Sarkozy donne sa position au sujet du retrait des soldats français d’Afghanistan. "Il était certainement utile qu’on les envoie dans la mesure où il y avait un combat contre le terrorisme. Mais la présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive".  "Si je suis élu, les troupes françaises quitteront l’Afghanistan".

Aujourd'hui, le discours de Sarkozy tétanise, on hésite entre stupeur et hilarité, face à un retournement de veste, encore un, aussi grossier que mal argumenté:   "il ne faut pas reculer en Afghanistan et nous n'avons pas le droit d'échouer".

Un copié-collé du verbiage Bushiste pour justifier la guerre en Irak, toute la panoplie, une menace pour les intérêts français, le terrorisme, Al Quaida et tout le toutim, on n'attend plus qu'il nous dégaine une petite video de Ben Laden en cette date... symbolique.

On en rirait presque si, dans sa divine sagesse et sa grande humilité, Sarkozy ne venait pas d'anoncer qu'il comptait disposer sans débat d'un millier de vies humaines.

Le député PS et membre de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée Jean-Louis Bianco, estime dans un entretien au Journal du Dimanche daté du 30 mars qu' "on peut craindre que nous ne partions pour un nouveau Viêtnam".

Mais peut-on véritablement bien saisir le sens de cette phrase. Peut-on en comprendre la portée sans avoir vécu une guerre dans sa chair et dans son sang ? Ont-ils approché ceux qui en sont revenus de là où on s'apprête à les envoyer, ces 1000 cons, la flleur au fusil.

"Winter soldier". C'est le nom d'une conférence des "Vétérans d'Irak contre la guerre" (IVAW), qui s'est tenue près de Washington en mars 2008, au campus de Silver Spring.

"Winter soldier" en référence à une enquête publique menée par des vétérans de la guerre du Vietnam en 1971, après le massacre de My Lai du 16 mai 1968 où les soldats de la compagnies "Charlie" du détachement spécial Baker de l'armée américaine tuèrent entre cinq et six cents  villageois non armés, soit en tirant aveuglément à la mitraillette depuis l'entrée d'une hutte sur tous les habitants se trouvant à l'intérieur et sur ceux qui essayaient de s'échapper, y compris les enfants, soit à l'aide de grenades ou de fusils après avoir rassemblé des villageois en troupeau. Il s'agissait d'une mission typique "search and destroy": chercher les Viêt-cong et les tuer. D'après le service de renseignements, les villageois de My Lai donnaient asile à des Viêt-cong. Les directives données ce soir-là par les officiers supérieurs aux soldats étaient pour le moins ambiguës quant à la distinction à faire entre combattants et non-combattants (tous étaient censés connaître la Convention de Genève selon laquelle est criminelle l'attaque d'un non-combattant ou d'un combattant blessé ou malade qui a déposé les armes). Il n'y avait pas de combattants dans le hameau de My Lai. Nul n'était armé, nul ne tira sur eux, il n'y avait que des enfants, des femmes et des vieillards sans armes.

Une Conférence déstinée à accueillir le témoignage de cinquante-cinq anciens combattants américains sur les guerres menées en Irak et en Afghanistan, que les membres d'IVAW qualifient d'"occupation". Une conférence modelée sur celle du Vietnam en 1971, qui avait révélé les crimes de guerre, violations des droits de l'homme et gâchis militaire qui se déroulaient alors au Vietnam.

L'IVAW a trois objectifs: le retrait immédiat de toutes les troupes américaines d'Irak et d'Afghanistan, des compensations au peuple irakien, et des soins médicaux fiables pour tous les anciens combattants de ces guerres.

Jon Turner, un ancien marine, a accompli deux séjours en Irak, basé à Ramadi et à Fallujah. Il a projeté des vidéos qu'il a lui-même tournées en Irak: on y voit son supérieur direct dire après avoir ordonné un bombardement: "Je crois que je viens de faire tuer la moitié de la population des quartiers nord de Ramadi. Au diable les règles."

Turner passe son temps à lutter contre des souvenirs et des images qui le torturent: "Le 18 avril 2006, j'ai eu mon premier mort confirmé, commente t-il en voyant un corps sur le film, cet homme était innocent. Je ne connais même pas son nom. Je l'appelle 'le Gros'. Il rentrait chez lui, et je l'ai tué devant son père et ses amis. Ma première rafale ne l'a pas tué et il m'a regardé dans les yeux. Alors j'ai tiré de nouveau et je l'ai achevé. Mon officier m'a personnellement félicité, tout comme mes camarades. C'est le même homme qui a promis quatre jours de permission au soldat qui tuerait le premier à l'arme blanche."

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Commentaires
T
beh ptêtre que son papa à lui qu'il lui a manqué d'amour quand il était pitit et que maintenant il veut que le grand chef du gros pays très fort il soit fier de lui ??<br /> <br /> inverser le cours de l'histoire je sais pas... mais peut-etre faire en sorte qu'elle ne se répète pas infiniment ...
S
C'est une fois de plus la règle du "plus jamais ça" avec les résultats que l'on connaît...<br /> Désolant...comment pourrait-on inverser le cours de l'Histoire???
R
Dire que l'envoi de nouvelles troupes françaises est soumise à un désir maladif de plaire aux États Unis, et la volonté de jouer au chef de guerre après avoir joué au président
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