Rupture conventionnelle : urgent d'attendre !
Depuis le 19 juillet dernier, date de parution des décrets, la super nouvelle procédure qui pourtant existait déjà dite de "rupture conventionnelle" prévue par la loi du 12 juin 2008 est à présent applicable.
Un conseil : pas de précipitation !
D'une part on nous présente comme une innovation une possibilité qui n'est pas nouvelle: il a toujours été possible de rompre un contrat de travail d'un commun accord sauf que les employeurs n'en étaient pas friands vu que le salarié avait ensuite toute lattitude pour demander en justice la requalification en licenciement sans cause réelle et sérieuse.
La seule différence est qu'avec la nouvelle procédure, le salarié n'a plus que 12 mois à compter de la date d'homologation de la convention pour saisir de justice au lieu de 30 ans auparavant. Après l'employeur peut dormir tranquille.
D'autre part et SURTOUT, la convention UNEDIC d'assurance chômage n'ayant toujours pas été actualisée, l'administration pourra refuser les ASSEDIC au salarié, alors qu'on avait agité cette carotte pour valoriser cette procédure aux yeux des salariés.
Donc prudence.
En l'attente d'une modification de la convention UNEDIC, il faut absolument privilégier un licenciement suivi d'une transaction. Cette méthode reste la plus sécurisante pour le salarié qui souhaite négocier son départ.
Autres caractéristiques principales de la "rupture conventionnelle":
- ça paraît peut-être évident, mais il faut l'accord des DEUX parties. Pas d'emballement donc pour les salariés en situation difficile au sein de leur entreprise qui voyaient dans cette procédure la porte de sortie royale, sans démission et avec allocation chômage à la clef: il faut bien comprendre que l'employeur n'est pas tenu d'accepter.
- un ou deux entretiens préalables sans formalisme particulier pour se mettre d'accord.
- assistance possible pour le salarié et pour l'employeur également mais seulement si le salarié se fait lui-même assister. Chaque partie doit prévenir l'autre.
- faculté de rétractation de chaque partie pendant 15 jours calendaires (c'est à dire en comptant les samedis, dimanches et jours fériés).
- homologation de la convention par l'administration qui a 15 jours ouvrables cette fois-ci (hors we et jours fériés) pour instruire le dossier.
- indemnités au moins égales à l'indemnité légale.
- pas de préavis.