Démotivés , démotivés !
(Pour lire l’article en entier et regarder les vidéos sur Rue89: Travailleurs, travailleuses, il va falloir se démotiver)
Selon le philosophe Guillaume Paoli, la motivation est devenue le Graal des entreprises: aux salariés de ne pas se faire piéger.
Le monde occidental est-il à la veille d'une nouvelle révolution ? En refermant "Eloge de la démotivation", cette question prend une nouvelle tournure. Depuis des années, Guillaume Paoli, philosophe exilé en Allemagne, s'interroge sur le monde du travail. Celui où l'on perd son âme, à force de désillusions. Propos noirs, mais pas sans pertinence où l'auteur démontre qu'il faut "mettre les freins".
Il faut attendre la 80e page avant d'être convaincu que, décidément, cette plongée dans l'univers de la "démotivation" est un exercice périlleux mais nécessaire. Périlleux, parce que sa description est très analytique et fractionnée... pas toujours facile à suivre.
En résumé, le monde du travail d'aujourd'hui est confronté à l'impérieux besoin de canaliser la "motivation" des salariés. Faute de quoi, l'entreprise est condamnée à terminer sa course au cimetière des "marchés".
Dans une économie où cette logique des "marchés" est omniprésente, la motivation conduit en fait les travailleurs à simuler. Lettre de motivation simulée, comportement de travail simulé, implication simulée... la "motivation" est "pervertie" explique le jeune philosophe français.
La deuxième partie du livre montre que cette vision de l'univers économique est nécessaire. A quoi ? D'abord à mettre des mots sur un "malaise", un "mal-être" au travail, apparu depuis quelques années. Paoli développe une analogie éclairante avec les mécanismes de la toxicomanie: l'addiction dont souffre les cadres motivés se manifeste de plusieurs manières. Pour le meilleur et le pire: les cas de suicide au travail relèvent aussi de cette catégorie, estime l'écrivain.
Que faire? "Je n'ai pas de solution", prévient Guillaume Paoli, sinon de préconiser une "prise de recul". L'autre enjeu, à l'échelle collective, est ce "développement non maîtrisé" qui "nous mène tout droit vers le mur". Comment articuler les deux dimensions ? Là encore, pas de réponse toute faite pour le "poseur de questions".
Un des commentaires figurant sous l’article qui m’a bien fait rire :
Par kanes85
15H09 27/04/2008
Bonjours à tous
C'est chouette la motivation :
Il y a quelques années, une de mes connaissances briguait un poste de "technicien de surface"
Je met entre guillemets pour ne pas dire homme de ménage car j'adore la langue de bois qui veut qu'un chat soit un "felin domestique".
Bref, on lui demandait une lettre de motivation.
Je lui ai dit qu'il fallait qu'il écrive qu'il adorait nettoyer les chiottes, surtout ceux d'une université qui sont top deg tous les jours et qu'il n'a jamais eu d'autre envie de toute sa vie. Que tout petit déjà, il passait sont temps à ripoliner les gogues chez ses géniteurs et que c'est pour ça qu'après avoir fait un bac + 3 et être arrivé à l'âge fatidique de 50 ans, avoir été licencié pour cause de délocalisation et avoir subi 2 ans de chômage sans retrouver le travail pour lequel il avait bêtement fait des études, il s'est subitement rappelé de son amour pour le nettoyage et que c'est pour ça qu'il demandait, à genoux, de lui octroyer ce merveilleux privilège de nettoyer la merde de ceux qui faisaient aujourd'hui leurs études pour, peut être, le remplacer dans quelques années.
Il m'a dit qu'il pouvait pas écrire ça !
Pourquoi puisqu'il lui était impossible de dire que c'était alimentaire et qu'il en avait tout simplement besoin ?
Motivation vous avez dit ?...